Le système de pilotage connecté à la GTB du site permet de connaitre la position des BSO et d'identifier rapidement d'éventuelles anomalies. Le système de pilotage connecté à la GTB du site permet de connaitre la position des BSO et d'identifier rapidement d'éventuelles anomalies.
Pour assurer le confort d’été de ses locaux, l’IFP Énergies Nouvelles a fait le choix de privilégier les solutions passives plutôt que de climatiser. Une démarche qui a conduit l’organisme à installer pas moins de 350 BSO en 10 ans.

Comment rafraîchir ses bureaux sans alourdir la facture énergétique ? C’est la question qui s’est posée il y a une dizaine d’années aux équipes de l’IFP Énergies Nouvelles (IFPEN) dont le siège social est installé à Rueil-Malmaison dans les Hauts-de-Seine. Fleuron de la recherche pétrolière jusqu’au tournant du XXIe siècle, l’organisme consacre désormais plus de la moitié de ses activités à la transition écologique avec des sujets comme la mobilité durable, les énergies renouvelables, le recyclage des plastiques ou encore la capture et le stockage du carbone. Un rôle qui l’oblige aussi aujourd’hui à un devoir d’exemplarité dans l’exploitation de ses propres bâtiments.

« Pour des questions économiques mais aussi écologiques, la politique de l’IFPEN a toujours été de limiter le recours à la climatisation des locaux », explique ainsi Élodie de Vanssay de Blavous, responsable environnement de l’IFPEN. Un choix plutôt vertueux mais qui a forcément des conséquences sur le confort des espaces de travail. « En période estivale, il n’était pas rare de voir les températures grimper à plus de 30 °C dans les bureaux les plus exposés », confirme Pascal Berthorelly, responsable des activités travaux.

Les façades les plus exposées ont été équipées en priorité avec un objectif : améliorer le confort d'été.

 

Un parc immobilier de 90 000 m²

Il y a 12 ans, l’IFPEN décide de s’attaquer au sujet. Et il est de taille ! Implantées sur l’ancien domaine de Malmaison, rendu célèbre par l’impératrice Joséphine, les installations occupent une vingtaine d’immeubles. Un parc immobilier de 90 000 m² qui abritent des bureaux ainsi que plusieurs bâtiments de recherche. L’ensemble est aussi imposant qu’hétérogène : si la majorité des locaux a été conçue dans les années 1950, le site de 9 hectares compte également quelques constructions plus récentes (1980-1990) ainsi que des pavillons d’inspiration anglo-normande, témoignage de la clinique privée qui occupait le domaine dans l’entre-deux-guerres. Pour l’IFPEN, l’entretien et l’amélioration d’un tel patrimoine représentent aussi un enjeu financier. Si l’établissement est placé sous la tutelle du ministère de la Transition écologique, les travaux de rénovation sont financés sur ses fonds propres selon un plan d’investissement pluriannuel.

Retour positif des occupants

C’est dans ce contexte que l’organisme décide en 2010 d’expérimenter le recours à des brise-soleil orientables sur le bâtiment de recherche Claude Bonnier. Un édifice construit en 1955 dont l’architecture, emblématique du style international d’après-guerre, se caractérise par la présence d’importantes surfaces vitrées. À l’époque, l’effet sur la température intérieure n’est pas quantifié, mais le retour positif des occupants est sans appel. L’IFPEN va dès lors lancer la mise à niveau progressive des façades les plus critiques. Un investissement de 800 000 euros qui permettra d’équiper sept bâtiments. En 2019, le chantier est confié à l’entreprise Stores Seas qui prend en charge l’installation de 215 brise-soleil motorisés (Lamisol III, Griesser) sur les 350 que compte l’opération. « Le BSO se prête plutôt bien à ces interventions sur des ouvrages existants. Nous avons travaillé avec des modules auto-portants de grande largeur. Cela nécessite de recourir à des nacelles grands plateaux mais cela facilite la mise en œuvre pour nos équipes », indique Fabien Dubacq, responsable du pôle « grands comptes » chez Stores Seas.

Moins d’air neuf dans les labos

Pour aller jusqu’au bout de sa démarche, l’IFPEN a également fait le choix de mettre en place un système de pilotage complet connecté à la GTB du site. « Les automatismes permettent d’exploiter réellement tous les avantages des BSO, souligne Fabien Dubacq. Chaque bâtiment dispose d’une station météorologique couplée à des scénarios horaires de fonctionnement selon les saisons qui commandent l’ouverture et la fermeture ainsi que l’orientation des lames ». Si le principal objectif reste l’amélioration du confort d’été, les protections solaires ont aussi eu un impact direct sur l’exploitation des laboratoires. « Dans ces zones techniques, régulées en température et maintenues en dépression, les BSO nous ont permis d’aller plus loin dans notre politique d’optimisation énergétique, explique Élodie de Vanssay de Blavous. En limitant les besoins en refroidissement, nous avons pu affiner la réduction des débits d’air neuf qui représentent près de 80 % de nos consommations ».

Prochaine étape pour l’IFPEN : la réduction de ses consommations en lien avec le décret tertiaire. Plusieurs solutions techniques ont été mises à l’étude afin d’améliorer dans les années à venir la performance thermique de l’enveloppe des bâtiments. D’ici là, l’organisme devrait aussi rapidement réduire son empreinte carbone. En 2022, ses installations seront raccordées au réseau de géothermie de la ville. Ce qui lui permettra d’éviter le rejet de 23 880 tonnes de CO2 sur les douze prochaines années. Et au passage d’améliorer sa facture énergétique...