Coup de projecteur sur un nouveau procédé d’achat : la location longue durée des portes et des portails automatiques. Un système qui permet de limiter les frais de départ et qui assure une tranquillité en termes d’entretien et de maintenance.

Louer plutôt qu’acheter. Un procédé de plus en plus courant. Aujourd’hui, il est possible de louer ses vêtements, son smartphone ou son outillage de chantier. La location longue durée avec option d’achat, plus connue sous le nom de leasing, est également en plein développement. Souvent associée aux voitures, elle concerne désormais l’électroménager, les logements et… les portes et les portails automatiques.

Pas de fausse surprise

Depuis un peu plus de deux ans maintenant, le concept novateur de la location des produits de fermetures automatiques - portes sectionnelles, portes souples, portes industrielles, menuiseries aluminium - se démocratise peu à peu, même s’il ne représente encore qu’une petite part du chiffre d’affaires des acteurs du marché. En quoi consiste l’acte de location ? « C’est exactement comme lorsque vous louez votre voiture », explique Éric Florès, fondateur et gérant de Sim Fermetures Location. « Pas d’investissements conséquents à l’entrée, un entretien et une maintenance intégrés dans les mensualités. La seule responsabilité, comme avec les voitures, est si le dommage est accidentel. Il faudra alors faire appel à son assurance. Au final, pas de fausse surprise, l’utilisateur sait exactement combien cela lui coûtera tout au long de la durée de la location. »

Concrètement, le loueur (qui peut être le fabricant) loue le produit sur un temps donné, en règle générale cinq ans. Certains, à l’image de Sim Fermetures Location, proposent jusqu’à 10 ans, une durée rarement retenue. « Lorsqu’on loue un produit automatisé, on loue aussi et surtout le service qui va avec », explique Robin Heilig, responsable commercial régional de Portalp. « Le contrat de maintenance est obligatoire sur les produits automatisés, il est donc intégré dans la prestation afin de garantir au client du matériel conforme, qui répond à la norme. »

Au-delà de la maintenance obligatoire, les loueurs de portes et de portails prévoient en règle générale un « contrat entreprise » avec une large garantie. Pendant la durée de son bail, le client sait que son matériel sera intégralement entretenu, y compris les pièces qui pourraient être potentiellement défaillantes. « Cela n’implique pas les pièces d’usure… Si l’on compare à une voiture, les pneus ne sont pas pris en compte dans le leasing. En revanche, si le moteur casse, cela est pris en charge. C’est le même principe pour nos produits », précise Robin Heilig

La location, l’atout du bord de mer

Sur le littoral, devant les dégâts causés par les embruns et l’air marin, la location semble être la solution idéale. « Un portail en front de mer, au bout de cinq ans, semble bien plus vieux qu’il ne l’est en réalité. L’avantage de la location réside dans la possibilité de repartir sur un portail neuf lorsque le bail touche à sa fin », explique Éric Florès, fondateur et gérant de Sim Fermetures Location.

Racheter la porte en fin de contrat

Après trois ou cinq ans, que se passe-t-il lorsque le contrat touche à sa fin ? Le principe de location longue durée avec option d’achat est clair : le client peut racheter son portail ou sa porte. Chez Portalp, il est possible de devenir propriétaire du produit contre une valeur résiduelle d’achat de 15 euros. « Nous avons volontairement opté pour une somme très basse afin de permettre aux utilisateurs de racheter le produit. Si on prend l’exemple d’une porte automatique ou d’un portail, leur durée de vie est bien plus longue que cinq ans. Cela n’aurait pas beaucoup de sens de repartir sur une nouvelle location. »

Même son de cloche pour Sim Fermetures Location, qui indique que la majorité des clients choisit de racheter le portail à la clôture du contrat. « Ils passent alors à un suivi de maintenance par la société de leur choix. Ce sera dorénavant aux clients, comme les copropriétés, de gérer le bien en ce qui concerne les pannes ou les dysfonctionnements », note Éric Florès. Dans les rares cas où la porte n’est pas rachetée, le gérant explique la remettre en état pour une seconde vie. « Pour la majorité des portails, ils sont toujours en bon état au bout de cinq ans. Les portes peuvent être également remplacées, nous reconditionnons alors celles démontées afin de leur donner une seconde vie. Écologiquement cela à tout son sens. »

Commerçants et copropriétés

Encore mineur, le recours à la location s’appuie sur trois arguments. D’abord, pouvoir étaler les paiements sur toute la durée du contrat permet de garder de la trésorerie. Ensuite, estime Robin Heilig, « lors du bilan, c’est plus intéressant financièrement car cela passe dans les charges ». Enfin, une certaine sérénité, puisque pendant cinq ans, il n’y a rien à prévoir, tout est pris en charge dans l’offre de service.

S’il n’y a pas de cible de prédilection, des « utilisateurs types » semblent se dessiner : les commerçants et bâtiments tertiaires, « excepté ceux de l’industrie, qui budgétisent beaucoup plus et qui, une fois le budget établi, préfèrent dépenser leur argent », explique Robin Heilig.

Le fondateur de Sim Fermetures Location indique pour sa part travailler essentiellement avec les copropriétés pour son activité location. « Le plus souvent, il s’agit de propriétaires-bailleurs, c’est-à-dire qu’il n’y a que des locataires dans l’immeuble. Ces derniers paient leurs charges dans lesquelles est intégrée la location du portail. Cela permet aux propriétaires de n’avoir aucune démarche supplémentaire d’entretien. »

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© Portalp
Le client a la possibilité de racheter son portail ou sa porte à la fin du bail.

Une solution idéale, semble-t-il, mais qui reste encore minoritaire. Par manque de connaissance et par manque de communication des acteurs du secteur. « C’est assez novateur », accorde Robin Heilig. « C’est peut-être plus accepté par des gens rompus à cette manière de faire, par exemple les dentistes qui louent souvent leur fauteuil, ou les boulangers, qui se mettent à la location de four. Ceux qui n’ont pas l’habitude de louer ne voient pas l’intérêt. Je compare facilement cela aux véhicules, c’est assez parlant. La location avec options d’achat des voitures a mis du temps à se mettre en route. On aime bien acheter et être propriétaire. Il faut rappeler aux éventuels utilisateurs qu’à la fin du contrat, cela leur appartient quand même. » Il précise ainsi que cette façon de faire fonctionne mieux lorsque les interlocuteurs « ont un profil type “financier ” ou lorsqu'ils travaillent de près avec leur comptable, qui va pouvoir expliquer l’intérêt ». À l’argument « Au lieu de louer chez vous, nous pourrions faire un emprunt à la banque », les professionnels aiment à rappeler que louer avec option d’achat permet à la fois d’être propriétaire en fin de contrat et de garder une capacité d’emprunt si besoin.

Autre constat : si la banque prête de l’argent, eux apportent un service. « On ne peut financer qu’un produit. Nous, professionnels, sommes en mesure de proposer les deux », déclare Robin Heilig.

La maintenance, étape obligatoire

La maintenance des portes et des portails est définie par deux arrêtés, un pour les bâtiments d'habitation, l’autre pour les lieux de travail. L’arrêté du 12 novembre 1990 est applicable à l’entretien des portes automatiques de garage des bâtiments d’habitation et liste les opérations d’entretien à effectuer :

• Les visites d’entretien (nettoyage, graissage, réglages des organes mécaniques, électriques, électroniques) nécessaires au bon fonctionnement dans des conditions normales de sécurité.

• Le contrôle de l’état de l’efficacité des éléments liés au bon fonctionnement et à la sécurité.

• La fourniture des produits de lubrification et de nettoyage nécessaires à un bon fonctionnement.

• La réparation ou le remplacement des pièces constituant les systèmes de sécurité hors d’usage ou usées par le fonctionnement normal de la porte (barres palpeuses, cellules photo-électriques, câbles, systèmes empêchant la chute du tablier…).

• La réparation ou le remplacement des petites pièces hors d’usage ou usées par le fonctionnement normal de la porte (galets, axes, goupilles, signalisation...).

• La fourniture du livret d’entretien. Il est spécifié que l’entretien ne comprend pas la réparation ou le remplacement des pièces consécutifs à des actes de vandalisme. L’arrêté du 21 décembre 1993, relatif aux portes et portails automatiques et semi-automatiques sur les lieux de travail, précise qu’ils doivent être entretenus et vérifiés périodiquement et à la suite de toute défaillance. La périodicité des visites est au minimum semestrielle et adaptée à la fréquence de l’utilisation et à la nature de la porte ou du portail.

Les personnes compétentes désignées à cet effet sont des techniciens qualifiés et spécialisés appartenant à l’entreprise et spécialement formés à cette tâche, les opérations devant alors faire l’objet d’un document précisant les méthodes et procédures. Autre possibilité, au terme d’un contrat écrit : un prestataire extérieur à l’entreprise exerçant cette activité.

Les méthodes et procédures ou le contrat d’entretien précisent les opérations d’entretien et de vérification prévues en fonction de la nature de la porte et du portail et de son utilisation. Ils mentionnent notamment l’entretien et la vérification des éléments de guidage (rails, galets ...), des articulations (charnières, pivots ...), des fixations, des systèmes d’équilibrage, des équipements concourant à la sécurité de fonctionnement.

Toutes les interventions (visites périodiques, travaux divers, dépannages) doivent être consignées dans un livret d’entretien, indiquant la nature de l’intervention, la date et le nom de la personne ou de la société qui est intervenue.

Source Légifrance