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Le dernier rapport public annuel de la Cour des Comptes publié ce mardi 12 mars est largement consacré à l’adaptation au changement climatique. Il alerte sur le large chemin restant à parcourir en termes d’adaptation des logements, qui vise à limiter les effets de trois risques majeurs : les pics de chaleurs, de plus en plus courants et de plus en plus intenses, le phénomène de retrait-gonflement des sols argileux, « fragilisant les fondations de l’habitat », et le risque accru d’inondation.

Citant une étude de l’Insse, le rapport précise que « 80% de la population vit dans un territoire qui sera exposé, sur les trente prochaines années, à entre 16 et 29 journées anormalement chaudes lors des mois de juin, juillet et août ».

Évoquant le dispositif MaPrimeRenov, d’abord comme instrument d’aide à l’amélioration de l’efficacité énergétique des logements, ensuite comme favorisant la mise en œuvre de rénovations globales « permettant d’en améliorer la ventilation et l’isolation, mais aussi de mettre en place des systèmes de protection solaire pour répondre aux pics de chaleur », les auteurs du rapport estiment que MaPrimeRenov’ « ne répond que partiellement au risque de pics de chaleur », les travaux soutenus n’ayant que rarement permis d'adapter les logements au réchauffement à venir. Les travaux de ventilation et d’isolation, qui contribuent au confort d’été, ne représentant que le quart des dossiers déposés, les trois quarts restants concernant le changement de mode de chauffage.

Or sans adaptation des logements, le recours à la climatisation – une solution très énergivore - risque d’être massif pour ceux qui le peuvent, quand les plus modestes seront dans une réelle précarité énergétique.

Ainsi, la Cour des comptes invite le gouvernement à « confirmer l'intégration des procédés de protection solaire aux périmètres des travaux éligibles aux dispositifs de soutien à la rénovation énergétique des logements »

"La protection solaire réduit la température intérieure de 2 à 5°C"

Suite à la publication de ce rapport, la réaction du Groupement Actibaie ne s’est pas fait attendre, son délégué général Hervé Lamy estimant que « ce rapport met en évidence la nécessité d’aller plus loin et de le faire rapidement. Il souligne l’utilité des protections solaires face au réchauffement climatique, sujet que nous portons depuis de nombreuses années. Il est urgent de favoriser le recours à ces solutions pour protéger efficacement les Français de la chaleur et ainsi limiter le recours croissant à la climatisation ». Il rappelle ainsi que « les stores et les volets restent les produits d’occultation qui permettent de réduire le plus efficacement la température intérieure dans les bâtiments en période estivale. Selon le type de protection solaire utilisée, il est possible de réduire la température intérieure de 2 à 5°C, quelle que soit la zone géographique ».

Distinguer atténuation et adaptation

Le rapport de la Cour des comptes insiste sur la distinction entre adaptation et atténuation au changement climatique, cette dernière évoquant t les efforts à réalisés pour en limiter les impacts. « Les deux priorités ne s’inscrivent pas dans les mêmes échelles de temps et d’espace. Elles ne doivent toutefois pas être opposées, mais conciliées. L’urgence nouvelle de l’adaptation résulte du fait que la lutte contre le réchauffement climatique tarde à produire ses effets. Elle n’est en aucun cas la traduction d’un quelconque renoncement à l’atténuation. »