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Jouer à la pétanque quel que ce soit le temps. C'est désormais possible à Venoy, où un boulodrome est équipé d'un auvent et d'une toile textile technique pour éviter pluie et soleil tout en gardant de la visibilité sur l’environnement extérieur. Un projet mené par TTB, membre du réseau Expert Serge Ferrari.

Façade textile pour pétanque permanente

La municipalité de Venoy, petite commune de l’Yonne (89), a mis à disposition de ses administrés un complexe sportif. Le gymnase est un bâtiment de dernière technologie, répondant à toutes les nouvelles normes et s’affichant à énergie positive. À l’extérieur, plein sud, un boulodrome a été aménagé, recouvert d’un auvent afin de protéger ses utilisateurs du soleil.

La demande de la Ville : « Amener de l’ombre au terrain de pétanque sans trop diminuer la luminosité du boulodrome et du gymnase », précise Xavier Berthereau, responsable d’atelier chez TTB - Techno Textiles de Bourgogne, entreprise spécialisée dans la création et la mise en œuvre de produits techniques en textile.

La solution s’est portée sur une façade textile en pourtour d’auvent, dont l’impératif était une combinaison de solidité dans le temps avec un confort visuel dans l’environnement architectural du complexe, cumulé à une diminution de la transmission de chaleur pour le confort des pratiquants. La municipalité s’est directement adressée à TTB « pour notre approche sur-mesure et notre expertise technique », note Cyrille Brasseur, président de la société TTB.

Modélisation et simulation

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La toile permet de maintenir la vision vers l’extérieur, apportant un confort visuel.

Le projet a été imaginé par le CTMA, le centre technique Membranes Architecturales pour le réseau expert Serge Ferrari, réseau auquel appartient TTB, avec le matériau Front side View 381 (FT 381), une grille pour façade textile permettant de maintenir la vision vers l’extérieur et bloquant jusqu’à 81 % de la chaleur solaire selon l’industriel. « En tant que membre du Réseau, les équipes de TTB connaissent bien le FT 381 et sa mise en œuvre, d’autant plus que des ateliers organisés au fur et à mesure de l’année permettent d’échanger sur les capacités du produit, la transformation de la matière ou encore la mise en œuvre », explique Arnaud Pépin, responsable du CTMA, qui détaille le rôle spécifique du CTMA pour le boulodrome. « Nous nous sommes occupés de la modélisation et des simulations à la prise au vent. Intervenant sur un ouvrage déjà établi et conçu, l’idée était de contrôler le bon comportement des membranes. » Pour cela, l’entreprise s’est appuyée sur les données techniques du fabriquant. Cela leur a permis de maîtriser le comportement de leur produit et d’indiquer aux autres corps de métier l'impact de la toile sur l’ossature (métal ou bois) sur laquelle la membrane est mise en œuvre.

La porosité, clé de la visibilité

La visibilité à travers la toile dépend de sa porosité, c’est-à-dire de son pourcentage d’ouverture. Plus la trame est serrée, plus il sera difficile de voir à travers. La trame du FT 381 permet ainsi de conjuguer protection solaire et visibilité vers l’extérieur. « Celle-ci est également due naturellement à l’environnement. S’il y a un contre-jour ou un bloc fermé, on en vient à avoir une visibilité depuis l’intérieur », précise Arnaud Pépin, responsable du centre technique Membranes Architecturales pour le réseau expert Serge Ferrari.

Chantier local

Deux spécificités techniques illustrent le projet. D’abord, la jonction avec l’ossature bois mise en œuvre. Quand TTB a débuté son intervention sur le chantier, la charpente était déjà réceptionnée, imposant aux artisans d’adapter leurs accessoires en métal. « Nous avons parfois dû reprendre les éléments pour qu’ils s’intègrent à la structure bois », indique Cyrille Brasseur. Le second point, toujours vis-à-vis de la charpente, était d’assumer la grande largeur de la toile entre chaque poteau sans demander au charpentier de retoucher ou de renforcer la charpente. « C’est dans ce genre de cas que l’appui du réseau apporte un plus au niveau technique comme pour le calcul dimensionnel », ajoute Cyrille Brasseur.

Autre particularité du chantier, d’un point de vue plus logistique celle-ci : l’aspect « chantier local » du projet. Les pièces en métal viennent d’un métallier de Monéteau, à 500 m de l’entreprise, de même pour le laquage. « C’est aussi le plus du réseau, estime Arnaud Pépin, de travailler en circuit court et fermé pour chaque réalisation. »

Échanges techniques

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La prise au vent a été simulée en amont du chantier afin de s’assurer du bon comportement des membranes sur un ouvrage déjà établi et conçu.

Le Réseau est ainsi bien présent dans la vie de ses membres. Créé en 1975 sous le nom de Relais des Bâches, l’actuel Réseau Experts compte 35 entreprises utilisant des matériaux textiles (voile d’ombrage, store, habillages, abris…). « Cela fait plus de 20 ans que nous sommes Expert Serge Ferrari. Il s’agit vraiment d’un réseau d’échange d’idées et d’expérience. Cela permet également de s’entraider sur des chantiers importants, de pouvoir faire appel à d’autres sociétés expertes », explique Cyrille Brasseur. De son côté, Arnaud Pépin appuie sur l’aspect concret. « Il s’agit d’un échange technique entre les entreprises et d’un épaulement sur des capacités humaines et/ou matérielles. Par exemple, tous ne sont pas équipés pour la découpe numérique et vont devoir faire appel à d’autres membres du réseau. » Sans oublier qu’au-delà du quotidien des entreprises, plusieurs rendez-vous ont lieu, comme l’assemblée générale, qui permet de revenir sur des problématiques communes des dirigeants, ou des rencontres régionales, avec les installateurs, les commerciaux et les confectionneurs. « Ils échangent sur les nouveautés et les savoir-faire. Il y a plein de “trucs et astuces” pour mettre en œuvre ce type de matériau », conclut Arnaud Pépin